mercredi 7 mars 2012

Sombre manoir.

Comme promis, j'avais dit que je vous posterai quelques uns de mes textes alors voilà !
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Sombre manoir.
La jeune femme pose un pied nu sur le tapis. Voluptueuse. Un nuage de poussière se soulève. Elle s'avance dans sa robe blanche comme une statue des temps jadis. De temps à autres le sol de poussière est troublé par un point de larme. Elle roule, elle roule et sécrase. D'autres suives. Plus fluides. On n'arrête pas des larmes. Elle ne les arrête pas. Elle marche, la tête haute. Le couloir des horreurs, affublé de ses portraits affreux, défile autour delle sans quelle sen préoccupe. Elle entrouvre ses lèvres rouges sang pour sangloter. Pourtant il y a cette flamme. Cette flamme noire dans ses yeux océan. Encore une fois elle relève la tête. Encore une fois elle détourne les yeux de sa robe neige tachée de sang. Déchirée. Comme un étendard d'un passé révolu.
Et dans ses mains, elle le sert.
La jeune femme s'avance encore. Le hall de la demeure avait du être majestueux avant leur disparition. Elle pleure. Encore. Le tonnerre gronde au dehors. La pluie vient sajouter au torrent des larmes. Le plafond de verre était majestueux autrefois. Encore révolu. Ses dents de verre, telles des monstres agressifs laissaient s’écouler la fureur des cieux.
Et dans sa main, l'éclat argenté.
La jeune femme monte les marches doucement. Presque voluptueusement. Elle est magnifique. Comme toujours. Comme toujours, elle pleure. Elle contemple ses mains en tremblant. Ses jambes tâchées de sang. Ses longs cheveux ébène coulent en rideau dans le creux de ses reins nus, dissimulant à la face du monde ce dos maigre.
Et dans la main, le tranchant.
La femme continue de monter. De pleurer. Elle arrive en haut. Son regard accroche le lustre jadis au plafond. Ce lustre brisé comme elle l'est, ce lustre à même le sol, plus bas que terre. Ce lustre jadis plus brillant que toute chose. Comme elle. Ses yeux brulants sondent le vide en bas. Il lui chante une berceuse. Il l'attire la cajole. Elle rompt l'étreinte et s'élance dans le couloir.
Elle court. Encore. Plus vite. Plus loin.
Et elle pleure aussi. Encore. Plus qu'avant.
Et soudain une porte. La poignée tourne comme autrefois. La clé s'y glisse comme avant. Et elle franchit l'encadrement. Elle est essoufflée. Elle a arrêté de pleuré. Là se tient un homme. Il est attaché. Il a le visage émacié, sale. Il lève vers elle des yeux terrifiés. Et terrifiants. Elle lui arrache son bâillon.

« Non ! Non attends je peux tout expliquer ! Je ne voulais pas tous les tuer ! ISABELLE ! »

Trop tard. Isabelle avait fendu l'air du coutelas, plus vive que quiconque. L'arme blanche avait bien porté son nom dans les mains d'Isabelle. Elle pleurait. Elle n’était pas plus heureuse. Elle fit volte face et couru dans le couloir, soulevant des nuages de poussières. La magnifique jeune femme s'arrêta à la balustrade du troisième étage et contempla le vide. Longtemps. Lorsqu’elle entendit des voix pressée arriver dans la grande pièce tout en bas, elle prit son élan et s’envola. Toutes ces dernières elle avait attendu ce moment. Pur. Intense. Isabelle tombait. Elle était déjà morte depuis longtemps de toute façon.

Elle s'écrasa mollement sur le tapis, aux pieds de l'inspecteur.

Vengeance.

© Edouard Henrio.

2 commentaires:

  1. J'aime beaucoup l'ambiance qu'il y a dans ton texte ! Mais ça m'énerve, je reste sur ma faim. Qui sont ces gens qu'il a tué?
    Argh, trop de questions s'entrechoquent dans mon esprit là.

    Mais si je devais dire une seule chose, ce serait : Grandiose.

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    1. Tu n'auras jamais de réponse, hihi, c'est un texte isolé <3

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